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16 juillet 2013 2 16 /07 /juillet /2013 16:58

Borges est un génie. Parce qu'il arrive à tromper le lecteur tout en lui montrant la pleine vérité pourtant masquée et révélée par le substantif "Fictions", étrange titre pour un recueil de nouvelles. C'est un titre parfait pour la tromperie complète qu'est la litterature, art qui cherche à transfigurer ce qui est, parce qui n'est pas. Bien sur, "Fictions" est un hommage à la Litterature et au livre. Il n'y a qu'à lire les nouvelles decrivant des livres imaginaires pour s'en assurer.

Les nouvelles illustrent l'idée du jeu, du jeu complet : tout est vraisemblable,  les references réelles et iréelles s'entremelent jusqu'à aller au comble de l'ironie, le passage de la fiction "Examen de l'oeuvre d'Herbert Quain" où Borges en tant qu'auteur fait remarquer qu'il s'est inspiré du livre fantasmé d'un auteur imaginé pour une des fictions du recueil qu'on retrouve plus loin. Borges est un génie de la littérature fantastique, et l'usage de la philosophie discretement insufflée par l'intermediaire de la magie deroute le lecteur en d'infinis labyrinthes qui donne une résonnance et une profondeur à ce qui peut sembler n'avoir aucun sens, ce qui n'est pas élucidable comme ces polars qui n'ont comme seuls qu'etre mystères fascinants pour la pensée humaine. 

Y'a-t-il jamais une vérité ? Tout n'est que fiction ? L'écriture crée-t-elle le vrai ? Comme Tlon surgissant de l'imaginaire lezardé et labyrinthesque de quelques idéalistes ? 

Lorsqu'on lit Borges, rien n'est simple mais tout se conclut malgré l'infinté de vérités insinuées et il est aussi aisé de finir le livre que de l'ouvrir.

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 21:16

  Qui est Josef Fritzl ? Vous vous posez sûrement actuellement la question, car, vous aussi avez oublié ce vieil autrichien qui a tant fait jaser en été 2008. Procureur ! Rappelez les faits !

  Un petit homme au lunettes cerclés d'acier aussi ronde que son ventre s'avance et dit :

«-Oui, oui ! Monsieur Joseph Fritzl aurait, enfin, on peut dire «a» puisque la justice a rendu son jugement... Mais...

-Plus vite, procureur ! Hurle-je

-Donc, Joseph Fritzl est coupable, je dis bien coupable... !

-Avancez ! J'ai un article à faire !

-Mh, oui. Il est donc coupable d'avoir sequestré dans sa maison d'Amstetten en Autriche, sa fille, Elisabeth Fritzl durant 24 ans.

-Voilà. Vous pouvez disposer.

-Me..Merci !»

  Le presque-nain fuit en trottinant avec ses petites jambes maladroitement.

  Revenons-en à nos crimes. C'est donc, dans cette petite ville d'Autriche que personne n'aurait soupçonne que Regis Jauffret utilise comme décor pour son dernier roman : Claustria. L'auteur français reconnu de tous pour ces succès comme Microfictions ou Asiles de Fous nous scotche en reprenant l'Affaire Fritzl et en la décortiquant chirurgicalement. Son objectivité audacieuse fait enfin plaisir car chose la pluhttp://multimedia.fnac.com/multimedia/FR/images_produits/FR/Fnac.com/ZoomPE/3/1/5/9782021022513.jpgs impossible au monde est bien de trouver un bon juge. Et Jauffret, nous laisse juger. Aucun filtre de subjectivité n'est utilisé, on nous montre, les faits seuls qui sont certes aberrants, mais aussi les antécédents de Fritzl qui sont laisse songeur et on pourrait même avoir «pitié» de l'être. Car, il n'est tout de même plus humain.

  Jauffret arrive aussi à rajouter son pétillant humour noir qui aggrave encore plus l'angoisse lors de la lecture. Autant vous dire qe si l'Affaire vous a passionné, ce livre est pour vous. Mais, ce livre n'est pas seulement pour les fanatiques dérangés de crimes qui lisent Trauma mag et adorent le film Shining et American Psycho. Ce livre est un chef d’œuvre car à travers un style réaliste qui nous montre tout, Jauffret dépeint le réel, le vrai. Loin de ce que la publicité superficielle ou les séries naméricaines emplis de blondes plus tirés (des deux façons), tu meurs violemment frappé par un camion benne de 100 tonnes. Jauffret nous parle de la Vie, de la Mort, de la Folie et de la Liberté.

  Jauffret ne parle pas que de Fritzl, mais d'une époque. Il ne parle pas que d'une séquestration, mais de la folie moderne. Il ne parle pas d'une affaire en particulier, il en prend une très «gratiné», pour parler de nous, parler de l'Humanité. C'est ce qui fait d'un livre, de la littérature. Ce n'est pas qu'une histoire chouette ou un sujet prenant, la littérature. C'est lire entre les lignes. Comme Jack London qui à travers Croc-Blanc, qui n'est pas que l'histoire d'un loup, parle de l'Homme à travers la vision d'un loup, Jauffret parle de l'homme et de la folie qu'une époque a engendré à travers une simple affaire de séquestration.

  C'est ce qui fait de Claustria, un des livres de l'année 2012. Et je méprise le prix Renaudot qui fut donné à un roman comme «L'amour dure trous ans» qui-se-dit-être une critique du système des castes sociales, mais il n'en est rien.

  Claustria est profond, Claustria vous etrangle, Claustria vous fait voyager dans l'horreur humaine, Claustria vous fait reflechir sur la condition de cette dernière. Claustria est de la Littérature.

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Qui Est Le Dangereux Malade Derrière Tout Ça ?

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