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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 17:16

Regardez ces flanelles amples qui laissent voir les formes de la beauté, observez ces gestes indécis qui laissent apercevoir de l'insouciante pureté. Elle est un fin rideau laissant entrevoir sa jolie âme. Elle prêche le nombre, elle dont les charmes sont inquantifiables. Douceur paresseuse, les calculs ont des attraits nouveaux. Le y se courbe, la racine carré montre des postures intenses. Et je pourrai toujours lever la tête de mon cahier griffon, sur les cieux fermés de l'étude, il y aura cette femme qui compte et dira le mystère comme une bouche d'ombre Voilà un horizon sans nuage, des lilas simples et bleuets sur le balcon. L'aimé-je ? Ai-je jamais connu ce sentiment ? Elle donne de la petillance au purgatoire Vivant, ce couloir de l'existence qui soudain un océan large comme ses yeux d'ombrelle. Je lui ai écrit à la fin de ma dissertation de mathematiques (c'est ridicule !) :

 

Tout n'est que mathematiques

Le prodige de Descartes, le mythique,

S'applique et fonde toutes les sciences

Même la création de l'univers et de l'esperance

Peut se réduire à une fantastique

Equation non dénuée d'esthetique !

 

Piteux sizain qui sonne comme ma douleur, ma laideur.

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 12:15

Je suis la noirceur qui toujours ment avec le coeur

Le gant jouant au damier dement ne m'ecoeure

Laissons ce pigeon ramier, qu'il me remplace

Sur cette place vide d'étoiles lasses.

 

Je suis le broyeur de craie et de gomme

L'esprit m'endiable, j'affabule la mort des hommes

Que je croise comme l'on attache une fibule,

Entre deux ports, la mer n'a ni fin ni sang.

 

Je suis l'anti-tout, l'anti-clause

l'épée se lève au ciel gris morose.

Aucun soleil n'allume de feu vengeur le jeu.

 

Je ne suis qu'une fin de poème

et beaucoup de choses ; pour chaque conclusion

une allusion toute rose, enfin beige à crampons jaunes.

 

Je suis celui qui dit mourir en 1906

celui qui promet la rime et la vole

celui qu parle à la troisième personne

d'ailleurs qui est-elle sinon Isis ?

 

Je suis la voix soufflant bas les mots

par peur de l'écho et des émaux

glissant sur le fin bruit des criards.

L'oeil baveux à crédit.

 

Je suis au courant, électrique.

La bibliothèque est vide de livres, pleine de pages

Frenetique pomme, je te mords d'amour

Jusqu'à la mort des êtres et des papillons sages.

 

Je suis le mouvement perpetuel, l'ossature du rêve

la mouvance des corps sur le sol, la salamandre

sur le sable, le vent qui crêve.

 

Je suis le rapprochement des rails, l'ultime gare,

le manque de chauffeur, la faim du malade,

l'oeil se refermant comme la fleur menteuse.

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 15:01

J'entends de temps en temps d'épatants étangs dans mon oreille.

Je me souviens trop pour être présent.

 

Le f est une femme souple et belle,

Elle se balance, tranquille

Le l est un gentilhomme agile,

Il se balade en guelfe.

 

Comme cette crevasse de lumière

Comme cette porte entr'ouverte

Comme ce visage avenant

Les mathematiques sont le soleil du monde.

 

Le rouleau compresseur russe

Le roux Laocon presse, heureuse !

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19 janvier 2014 7 19 /01 /janvier /2014 14:50
 « Chacun sait que dans les rêves on ne voit
jamais le soleil, bien qu'on ait souvent
la perception d'une clarté beaucoup plus vive.
Les objets et les corps sont lumineux par
eux-mêmes. » 
Aurélia, Gerard de Nerval

 

Un rêve s'ouvre sur un rêve  

Comme le fleuve oeuvre pour le ruisseau.

Et des fenêtres se brisent sur d'autres

Ce château que j'habite trop tôt

S'ouvre sur un vaste domaine effrayant

Je n'ose sortir de l'osmose des fontaines

Entourées de vieilles pierres pierres rien ne tremble

Sauf ma main dans le noir de demain

 

Je cherche la sortie du cher manoir

Mais la porte ne donne que sur un autre

Le rêve le satané rêve mon corps

tombeau de mon âme mon âme

cage de mon corps et ainsi la toupie

infinie de pi puis le plafond se fend

 

Je ne suis plus

qu'une goutte

sur  un miroir

une voute

dérisoire

retient un petit monde

 

Un rêve élève de nouvelles paupières

Les yeux observent d'autres yeux

Toi, celui qui ne dort que pour le repos

Ne fatigues-tu pas d'ors et déjà des jours

Defilant comme des rails, des filles sans attaches ?

 

Ce petit monde fou, ce château etouffe

Il éclate insensiblement, il boucle le sens

Je cherche ce que tu n'as jamais chuté

La cage et la clé ne font qu'une :

Le rêve s'ouvre sur le rêve.

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 22:36

Dans une ville de Provence, un artiste peignait

Sa main décrivait les grandes montagnes vertes

Et jaunes et rouges, il s'acharnait sans perte

Sur de larges peintures, si bien qu'il en geignait.

 

Le travail était tant magistral, qu'en bon génie

Il possédait deux immenses toiles de Gênes

Une pour y coller la couleur sans gêne,

L'autre pour y peindre les couchants jaunis.

 

Il cherchait en étalant ses talents, au pinceau qui dévale,

Penché sur son chevalet, haut comme un cheval

Et imposant, à réaliser en un instant, l’Oeuvre

Celle-ci serait alors si belle, qu'il la fiancerait d'épreuve.

 

L'effort fut gigantesque, le fort du peintre,

Les formes gargantuesques sur la toile,

Les teintes fauves et grenouillantes à voile

Pourtant, ne produisirent rien qui valut un cintre.

 

Le malheureux ne vit jamais, quel maladroit

La production de ces mains soumis au mal de doigt

Ce sublime laissé sur la toile de fond, l'expression

D'un chef d’œuvre sur la palette, jolie impression.

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 08:04

« Mon amour qu'à la fin du monde

Ah qu'au moins ma voix te réponde »

– Il y aura pas de Jugement Dernier, Louis Aragon

 

Sur le carrousel de la grande place

Flottait une poudre ocre des premiers âges,

Le cheval roux était mort, essouflé,

Et le vieil homme grognait pestilence.

 

Les enfants explosaient dans le lointain

Tous les lampadaires se dévissait

De la terre, leur racine se soulevait

Et le vieil homme prevenait de l'effondrement.

 

Je n'en croyais pas mes cheveux

Ni tes yeux bleus comme l'orage

Aquatique qui renversa la ville nénuphare

Et le vieil homme condamnait le présent.

 

La Lune chuta des cieux et du noir

Je la raccrochais à tes oreilles câlines

Car tu méritais les plus belles boucles

Et le vieille homme annonçait le nouveau.

 

Au bout du bus, direction Zülpich,

Il y avait une large brêche – de tempête !

On a préféré rester assis sur le chassis du carrousel,

Et le vieil homme grognait pestilence.

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 22:04

Puis, je vis ses yeux noirs,

Ses yeux lie-de-vin,

Ses yeux bordeaux,

Eux qui avaient été si vides,

Je savais qu'ils avaient tout vu

En se remplissant de la lumière

De Celle que j'aime.

Mes yeux virent ses yeux qui virent Ses yeux.

 

Ses yeux m'ont alors rendu la memoire

Car malgré l'espace

Comme des miroirs, renvoyaient son image.

 

 Puis, je vis cet amour.

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 14:00

« Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ? » Paul Verlaine

 

 

The Hours aren't ours

They own the men who are tied

To the wheel that spins as the clock turns.

 

The Hours are long to be lived

Soft to be slept

They disappear when begins the dream.

 

The Hours are a chance and a curse

Time weakens the strong

It makes my mother cry in the night.

 

The Hours express our deepest fears

We are holding our breath, one minute

At a time, the sun fall by.

 

The Hours, I love you, I hate you,

You make me discover ; you make me forget

I want to bring the world to a halt!

 

The Hours, may you freeze forever

Tell me an endless tale

Our love would never get old or late.

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 12:23

Vous voyez mes enfants

un jour je mourrai

sur la terre vous ne me verrez plus

vous aurez beau me chercher

la partie de cache-cache sera peine

perdue

vous ne m'apercevrez pas rue Apollinaire

vous ne me retrouverez pas en ballade à Quimper

vous ne tomberez pas sur moi en sejour à New York

à ce moment-là je serai parti pour de bon

comme l'oiseau quitte la cage

part en gare

voit l'horizon defiler montrer ses couleurs

je n'aurai laissé derrière mon envol

que mon mouchoir brodé de mes initiales

 

Vous voyez mes enfants

un jour vous vivrez

mon mouchoir bleu marine dans la poche

vous partirez vous aussi loin

votre mère ne vous suivra pas

elle reste comme elle l'a toujours fait

pour vous aimer comme j'ai trop oublié

pour vous jamais il n'y aura de regard

d'un père moins solitaire qui guide les pas

vous serrerez le tissu

et les lettres

les morts ne peuvent aimer

j'espère qu'au moins le peuvent les souvenirs

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3 janvier 2014 5 03 /01 /janvier /2014 14:54

Dans la plaine, les loups dansent,

leur fourrure opale luit avec la lune,

je me couche dans le bois diurne,

ma gorge se remplit de silence.

 

Songes qui blanchissent, la chute

dans les sorties de l'existence.

Était-ce un âge d'or en transe

face à la lumière jouant du luth ?

 

Plume rouge qui s'écrase sur la truffe

des formes dans l'ombre, vaporetto

d'un sommeil étrange, il orne l'étau

 

autour de mon cou fragile, les mufles

reniflèrent la neige noir, un œil livide

renvoyait des couleurs dans le vide.

 

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Qui Est Le Dangereux Malade Derrière Tout Ça ?

  • : Renard, Castor et Pollux
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