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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 14:45

« Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres. » – Le Bateau Ivre, Arthur Rimbaud

 

 Ô Soleil gelé dans son mouvement d'élipse !

On y voit que du feu, dans cette éclipse

Les rougeurs rousses aux couronnes de verger.

 

 Est-ce toi nqui a fait traverser la Mer Egée

Par des milliers de braves fils de Persée

Est-ce toi qui rit du sourire de l'Eté ?

Est-ce toi qu'on trouve tendrement alitée

Au fond du panier percé ?

 

 Mes lèvres ne savent où croquer l'arbre
On imagine le trognon comme la statue dans le marbre
Et tout n'est que forteresse jaune doré
Pour mes dents affamées qui observent l'adoré ;
Elle danse la légère courbe lovée et rouge
On tourne sa queue paresseuse
Comme on défait le chignon d'une pythie
Découvrir à notre tour
Combien durera notre amour
Un, deux, a, b, c...
La grosse bille feutrée roule sur la marelle !

Tu as, les rameaux pour filets, capturé ta propre pluie
Tu as, le coeur pour modèle, filé ton corps d'une aquarelle
Tu as, le silence pour credo, volé les pepins de la nuit.

Goût du blé embrasé, la langue scie
La ronde pierre de la matinée se scinde aussi
Lorsque la machoire embrasse avec force
La pomme, indomptable écorce.

Evidemment la bobine du pommier
Evidemment le yo-yo mieleux
Evidemment le vide atomique
Evidemment le vice du big bang
Evidemment

Qui a pu oser la pomme de cyanure ?

Ces formes lascives, dos sur eux-même encerclés,
Elles défient les poires vieillissantes
Et je n'ai toujours pas entendu la rose de celles-ci
Je crains toujours que la brune lèpre sente
Colore et enflaccide vos fesses callipyges comme Elise.
Je rêve d'un gigantesque sycomore sur la plage
D'où flotteraient les disques sucrés et légers
Au-dessus de la mer, cette virginité du verger
Au-dessus de la mer, nous serons couchés sages
Au-dessus de la mer, toutes les figures joyeuses et pommelées
Au-dessus de la mer, nous remplacerons les ampoules et les ampoulés
Par des pommes rayonnantes de simplicité !
Il sera interdit de ne pas en manger !

Ah la source de nos vies, infini bleu à jamais cité
Par les yeux des belles, nos urnes seront logées
D'amples coupes de bitter et d'armagnac
Le calva et le cidre arroseront nos terres, nos gés
Nous irons même sonner l'esprit du cognac
Nos mages caressant les pommes pour l'almanach
Ô druides d'Angleterre jusqu'en Normandie
L'éclat des taches de peinture fauve vous fascine
Les pommes bercent dans leurs marches tranquilles et dessinent
Les mines des enfants rassurés.
Au-dessus de la mer, les elephants azurés
Emergeront de la fine marine de brille
Et feront de ces étoiles du Soleil
De douces pommades pour leurs sommeils
Nous les recolterons pour nos âmes en veille.
Alors disparaîtront de honte le quarteron des ânes
Les menteurs imitateurs, les pommes de pin ou de terre
Ils se changeront en désirables rotondités
Vertes, roses or voire érable, après un séjour à Dité
Ils auront rougi de leur malice pour l'accepter.

Je comprends, souche de lumière dont l'ombre
N'est qu'un fremissement de nos doutes
Que la maladresse de nos mains
Que l'hennissement de nos fins
Qu'une lueur dissimulée.
Je comprends pourquoi Eve est tombée en Décembre
Quand ta chair, ô pomme, altière rechauffe l'air
Nos appetits dévorent l'ennui de l'Hiver.
Eve poussa les lèvres d'Adam grâce à la clé des siennes
Tout ce qu'elle voulait, c'était défaire le mécanisme
Débloquer le petit jeu du système fermé sur ses persiennes
Ouvrir l'univers, déguster la pomme d'Adam
Nous preferons la folie de l'Enfer, cela est dit,
A toutes les folies printanières du Paradis :
Un seul pommier qui n'est que l'ombre de la vérité
L'Idée de la pomme
Les sourires des quartiers de son sein
Les rubans de ses epluchures
Tout cela pour voir la blancheur absolue
De cette peau que j'agrippe de ma paume
Ô fruit du savoir, offre-nous une chute d'homme !
Ruisselle dans nos ivoires, nous sommes tes élus !

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 14:42

J'ai aperçu la course du citronnier
Dont le feuillage bouge puis change
Les âges en secondes, du rouge à l'orange
Sa chevelure frémit pour éclairer le ciel rogné
On ne peut le dépasser.

J'ai entendu le crissement de la route
Dont le coeur acide rougit de faïence

On m'a souvent demandé pourquoi j'ai quêté 
L'univers
Je ne le sais toujours pas mais roule la rosace
De mes roues.

D'autres bouches te diront un jour sur ma tombe
Où fut enterré mon trésor
C'était tes yeux et ton corps
Sous l'arbre abritant des Soleils.
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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 14:41

J'ai senti le front fuyant des ombres
Qui se dorent dans la nuit d'ambre
Comme des fruits dans une panière
Chaque trophée a son goût.

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 14:36
Ainsi toujours vers la corolle des hyacinthes
les ivres bouteilles voguent et roulent
des petits mots écrits par de l'absinthe.

Les cous verts anglais comme la couleur
de l'écoeurement au bout d'un collier de consul
amoncelé d'une cage édentée, la capsule...

De faux vases pour des bouquets imaginaires
un terreau noir à rendre fou les nerfs
on y a enfermé des nefs étouffées par le vin.

Ô que l'esprit du bourbon vibre
et reveille nos délires oculaires, que les hydres
transparentes et brûlantes vrillent nos coeurs.
Je vous observe, fioles de magicien !
parfois vous prenez la forme de blasons
aux sommets de bourgeons d'argent.

Ou bien des racines de bruyère
des flûtes enflées pareilles à des trompettes
bouchées sur le fond, le silence de l'ivresse.
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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 21:08

Nouveau croissant ! Une larme de peinture or

sur ton visage héliotrope et les armes du jour

se lèvent à la fenêtre, ce pré carré orange,

et tu sembles gommé puis remplacé par des traits

ces grossiers traits rouges et jaunes, au feutre,

comme une addition de pansements pour bambins,

pour former ton portrait d'aujourd'hui.

 

Enturbanné dans tes couleurs de maternelle,

tu traces au compas un petit sourire vert

sur ta mine qui pique un fard,

tu as vu celle dont tu as tant noté

le nom dans les marges de ta vie.

 

Éclatant dans ton aura multicolore, tu sautes

dans la rue en perspective sur la sotte

tu emmêles ses cheveux pour en faire une brosse

tu repeins le monde avec ton amour électrique

tout respirait d'une même âme,

les immeubles, pétrole ! La nuit, Klein !

les passants, turquins ! l'espoir, ciel !

Des bleus comme vos anciennes blessures recouvertes de bleu acier !

La mer de son être a inondé la page

elle est la toile qui t'a capturé, qui a renversé tes pots

et vous chevauchez le chevalet furieux !

Vous tirez le bleu charrette pour vos fiançailles

le bleu royal vous attend dans sa Cour

voici venir l'union primaire de bleu et du bleu,

la vision de vos deux corps contrastés

vive la couleur et le croissant nouveau !

 La rosace parfaite et aquatique de ton cœur !

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 21:07

Vivre n'est pas littérature
n'est pas lire un livre
n'est pas délivrer le rêve
tout cela c'est mourir.

Vivre c'est arracher les pages
mâcher le souvenir tant qu'il gonfle
cracher l'avenir le temps qu'il souffle
tout cela c'est mourir.

Vivre n'est jamais que mourir
successivement les images se suivent
les vivants après les morts
tout cela n'est que se nourrir.

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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 17:02

LE CYNIQUE

Il rit comme du vin qui se brise
il a fait une armure de fatalité
puisqu'il ne peut mourir il vivra alité
et tout ce qui lui arrive n'est qu'une brise.

Il a dans la gorge, le plus gras des chats
il l'avait gobé lorsqu'il était un ver rouge
depuis il ronronne de mépris et boit son verre de rouge
jusqu'à la tasse, la mer qu'il lècha.

Il a le regard de bronze ; son iris rouillé,
ses espoirs sont au cimetière des bateaux noyés
son aigreur luit vermeil
et les astres sont morts avec son sommeil.

L'AMOUREUX

Il a noyé son amante dans le flot de ses pensées
il l'a étouffé à force de baisers déments,
il a inondé sa vie avec un tas de pensées
lorsqu'elle fana, il ne compris pas la lourdeur de l'aimant.

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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 17:00

Dieu est un lieu près de la tour Saint Jacques,
nous nous y connurent, nous y jouâmes l'Espoir
et nous pointâmes un lampadaire, « Est-ce une poire ? »,
nous n'avions point d'âmes, nous nous fendirent d'un adieu.

Dieu n'existe plus, il est l’œuf qui n'éclot pâques,
et c'est très bien, deux moins un ce n'est plus Dieu
mais on a fait la sotte erreur de croire qu'Il
n'y en a qu'un, or des Dieux, il y en pleins le mille.

Dieu est mort et je mange le plat nouveau
dans l'auréole des vieux anges, quelle gamelle de fange !
L'artillerie arrivera vers Juin moins le quart d'orange,
je te retrouverai dis ans plus tard dans le Gange.

Ce ne sera pas toi et tant mieux, le veau
a remplacé la brebis dans les cieux le gros nuage
et je me sens moins seul lorsque l'ombre et l'orage
éclairent le sens du chemin sans Dieu dévot.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 21:35

Il a pris l'omnibus, cette nuit
Il n'a observé personne
ni les comètes de Paris
Il avait boutonné son âme.

Ses yeux burinés


Absinthe


La jeunesse désirable


Effluve d'alcool.


Les lampadaires dans la brune
Respiraient tout en jouant
La musique des sphères
Il ne touchait rien que ses mains.


Son nez démonté


Whisky


La vieillesse misérable


Fond de liqueur.


Il ne portait aucune montre
Il exprimait l'envie du vide
La gravité en son domaine
Il s'arrêta au Terminus.

D'un bond, il sauta horreur
Dans les rails de la fin,
Il prononça sans parole
Un désir innommable.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 21:34

Te voilà revenu du Mont Arcadie

je ne suis plus que l'ombre du Soleil

lorsque tu coules sur le versant miel

du jour, la moitié de l'année est dite.

 

Cet Eté est si nocturne de bougie

cependant que mes yeux de bronze

paie le prix de chaque regard nyctalope

pour te voir dans la lumière matinale.

 

Qu'il est étrange de n'avoir jamais

sommeil, faim, soif ni fin, l'ambre gît

sur les pas de mes ballades sans buts.

 

L'Eté qu'il soit latin ou italien,

il brille d'un ciel qui ne répond pas

et les azurs sourient en étoiles vides.

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Qui Est Le Dangereux Malade Derrière Tout Ça ?

  • : Renard, Castor et Pollux
  • : Orphée est mort ; J'ai fermé sa porte.
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