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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 13:40

Sur les cimes dorées et lugubres du malheur

Erato, parfois, s'ennuie de sa sale mine

Elle voudrait faire de sa lyre une Grande Hermine

Dans ses yeux verts, résonne le chœur des haleurs,

 

Jeter son corps ouvert aux vagues tranchantes

Elle sait qu'elle veut voir les sirènes qui enchantaient

Son âme désaccordée, sur son vaisseau sans voiles

La muse rêve de rencontrer les reines des étoiles.

 

Ô Erato, toi qui as coulé dans toi-même

Bien trop de nuits, des erreurs à ta lampe...

Ô Erato, que le vent descelle tes crampes

Qu'enfin tu descendes de ton arbre de flemme

 

Que ton pâle visage retourne à rebours de l'an

Sur les cimes dorées et lugubres du malheur

Erato, la Belle, rougit comme une feuille qui meurt

L'Hermine renaît en Aurore infiniment lent.

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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 13:26

Tu es démise comme une épaule

On ne voit rien moins que tes yeux

Lorsqu'accrochée à ton piano mélodieux

Tu joues la Lettre à Elise pour les lucioles.

 

Parmi les simples symphonies, tu souris,

Vas-tu croquer une pomme ? embrasser un homme ?

Peut-on apprivoiser cette mignonne souris ?

Sa démarche folle et molle échappe aux formes.

 

Deux vieux chiens compères observent envieux

Le plafond de ta chambre tant de nuits rêvée,

La voile pliée par les doigts de la Matinée.

 

Soudain la fenêtre défait ses nattes pures

Le Soleil engouffre à plein ses mains sûres

Dedans, tu as disparu laissant une fourrure.

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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 23:05

Le premier coup du sort sortit des coulisses
Il montra un cou long et sournois
Blanc de rubans peignés en lisses
Flammes blondes, la femme, immonde noix.

Sur la scène descendirent des étoiles
Tenues par des fils et des ruses et des voiles
Et ma naïveté ténue, le fils de la Muse
Vomit tout ce qu'il put et fi ! Ça l'amuse.

On cessa de jouer dans l'orchestre
Avant que d'avoir essayé et les restes
Réchauffent dans la fosse, erreur du maistre !
Il avait filé à l'audience la peste !

Dernier acte sans bruits ni lumière
Deux figures sans visages et sans voix
Elles parlent du futur comme d'Hier
Et les applaudissements couverts de poix.

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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 22:49

Quelle erreur ce chemin d'Août – je traverse la fausse mer de cordes tendues !

La nuit ne berce que les dernières vallées d'Automne, mes pupilles scintillent ; mes papilles grincent.

Est-ce que viendra le sommeil sur ma barque de souvenirs ?

Il faudra, je le sais déjà, jeter du lest dans la falaise.

Ca n'est pas vrai – cous êtes tous ivres à bord et vous plongez pareils à des oiseaux sans ailes – où suis-je ?

Suis-je le terrible Tamour voguant trop loin sur le fleuve russe ?

Le suis-je encore ? J'ai fui jusqu'à mon âme assiégée !

 

Au-dessus de l'aurore de sa course

Un mage parmi la Grande Ourse

Nage dans ses habits nocturnes

Les yeux du vieux guerriers sont oubliés.

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 12:46

Si un homme comme Nelson a pu quitter cette terre

Rouler dans la mer profonde pour l'Eternité,

Si un être s'est exilé jusqu'en Enfer

Si loin du berceau Anglais où il a flotté

 

Si la gloire du Royaume importe plus que sa mort

C'est que ce lieu porte les Lions les plus forts

Que la couronne au-dessus de l'Europe rayonne

Sur ses sujets aux dents jaunis par l'or de John !

 

Leurs corps ont bravé les vents, les pluies terribles

Pour rester stoïques sur leur rocher vert qui luit

Pour fuir le Soleil qui obscurcit la nuit.

 

George grogne dans sa choppe qu'il est risible

De traverser la Manche et les collines paisibles

Lorsque les navires britanniques ne savent que couler.

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 12:24

Le marin s'est perdu en mer, me dit-on,

Je ne puis y croire ! Impossible disparition !

Le marin a coulé dans l'océan, m'apprend-on,

Quelle bêtise ! Ce roi des mers est allé plus loin !

Je sais ce qu'il en est, emporté par le foin

Marin et la bourrasque, il est part avec le coucher du Soleil

Ligotté par les rayons, il a glissé sous la terre, son bateau tanguant de sommeil,

Sous l'horizon, il est passé ! D'autres pays du Sud

Il a aperçu ici, il a vu son bateau ravivé

Par de nouveaux vents, l'étendue étoilée de l'eau évier

Il a vu les veaux des marais qui crient « Mud ! »

Lorsque la pluie de boue s'abattent sur leurs culs

Il a vu l'envers de la Lune comme un écu 

Qu'on retourne

On m'a dit qu'elle valait deux francs

Sacré pièce d'argent !

Il a vu les yeux géants

Des femmes incroyables et belles

Il a entendu le ressac qui s'avère être le souffle divin

Il a senti en son sein le gel

Du jour et la brûlure du devin.

Il ne revint pas et je le comprends, se perdre

C'est la mue de l'homme, infinie, intemporelle,

On retrouve une peau plus parfaite qu'on ne le crut en rêve

Et nos lumières s'ouvrent lorsque l'ombre nous soulève.

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 16:53

« Et ce n'est point qu'un homme ne soit triste, mais se levant avant le jour et se tenant avec prudence dans le commerce d'un vieil arbre, appuyé du menton à la dernière étoile, il voit au fond du ciel à jeun des grandes choses pures qui tournent au plaisir. » Anabase, Saint-John Perse

 

Fulgurance ! la nuit me pique comme de l'encens
Parfois, la souffrance de minuit me lisse le sommeil
Rarement, la foi en l'aube me glace en mon sein
Souvent, et je loue Lucrère, la belle et le sage.

 

Reveil de dément les draps sont flaques et le lit étang
Je veille subitement à la vue d'un visage lézardé
Ô Temps je te traverse comme un couloir de portes
Je te loue Lucrèce, tes jambes de bronze, la clé !

 

Des tombes aux abords du chemin de fer
La lourde bave du ciel jaune te cheville,
Lucrèce, et je désire fondre dans ta candeur
Où est cette montagne de cire, où es-tu Lucrèce ?

 

En moquant la mort, tu l'as vaincue
En te proclamant mortel, tu as survécu
En rêve je guette la présence de ton obscurité.

 

Lucrèce, homme et femme, tu vogues avec tes bras
La Nature tu la tiens d'un fil tranquille
Tes yeux ambres tes yeux d'avant l'Hiver d'après l'Eté
Ne craignent l'ombre dont ils dénigrent l'Eternité.

 

Lucrèce ! La guerre n'a pas mangé ta gueule de poix
L'assemblée n'a pas effacé ton âme qui n'existe pas
Epicure au tombeau, tu souris comme un exil.

 

Fulgurance ! Je passerai après toi.

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 16:35

« Et tout n'était que règnes et confins de lumière. » Pour fêter une enfance, Saint-John Perse

 

Sol froid et glacial tout autant que chaud et brûlant

Sol de Roi de pacotille

Dieu-gitan aux yeux de loupe qu'on dits sacrés  

Lorsqu'entouré de mes sacs de chiffon

 Assis sur mon sort et mes tissus sales

Gens de partout et surtout de Lahore ?

J'observe, les yeux, rivés sur le sol, froids et glacials

Qu'ils se réchauffent, les buttes minuscules

La vallée du Royaume

Chaque basse colline absorbe sa part de lumière

Forme cubique ; bords doux.

Les allumettes par la fenêtre font une valse avec la brume

Fumée de cigarette

Comment voir au travers du tronc et des flammes ?

Ces pins maritimes ne s'arrêtent jamais de danser

Moi je ne bouge pas

Seul mes yeux indépendants en mouvement abondants.

L'un m'a dit que dans le silence éternel, l'intelligence babillait

L'autre a entendu que chaque chose jusqu'à l'immense discutait avec le Créateur

Y crois-je avec mes larmes

A entendre la piste des rails

Il n'y a que le train d'acier qui bougonne

Dans sa houle qui ouvre

La voie vide

Qui parle ?

Personne n'ose, personne ne désire

Ce serait trop profond de faire prose

L'ambition nous mordrerait la langue rose

Qui parle ?

Moi je ne bouge pas

Même toi que j'ai aimé comme une palme

Ta voix amène ne parlait pas, ne disait que flamme

Qui parle, qui peut voir à travers le tronc ?

Pour sûr tu appelles cette pièce du grand cirque

Un cheval

Mais tu ne parles point

Tu tournes sur un circuit fermé et ton crâne

Brûle de l'arrière !

Moi je ne bouge pas

Tu auras compris mon refrain. 

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 16:10

Nous marchons au rythme
Des fleurs de cerisier
Sagesse.

Sur les dunes tranquilles
Des immortelles, une image
Du paradis. 

Je vois bien, chère mer
Les cercles dans ton sein
Et le triangle. 

Ennui d'Eté
N'importe le chien se fait plaisir
Sur le tapis. 

Il tremble au froid
Sans couiner, le chien
Quel courage ! 

Les vieux
Suivent la progression
De l'ombre. 

Penché à l'étude
Un vol de colibri rouge
En détourne plus d'un. 

L'oie grasse imite
Le cygne voguant sagement
Avec maladresse.

Sandales ensablées
Pédalent avec energie
Fragile equilibre.

L'élève rêve
Eveillé d'oisiveté
Et de pommes douces.

Le beauté ailé
Grave dans la mer calme
Des sillons d'argent.

Paroles du sage
Méfie-toi de ce qui dure
Courte vie chérie.

La bonne voûtée
A l'ouvrage retourne
Des chaussettes moites.

Violente pluis d'Eté
J'attends en vain le Soleil
Contre ma porte.

Gouttes inattendues
Ciel bleu au-dessus des toits
Pluie antérieure.

Le garçon rougit
Sous les lampadaires d'Hiver
Il brille de leur lueur.

Tout le monde connaît
Le tricheur et ses mensonges
Il part autre part.

Monotones journaux
Bon parapluie par momenr
Actualité.

Longues soirées d'Eté
Les moustiques ont pondu
Dans mon thé.

La mouche se pose
Sur la fourrure rousse du chien
Stupeur.

Ecaille de saumon
Neige maculée de nuit
Je préfère la chair.

Quatre mouches
C'est déjà un concerto
Pour violons.

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3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 15:39

Peu d'hommes ont vu la craquelure
Sur l'église rouillée comme une pomme dure
Un trou, une ombre, sur le mur
Peu d'hommes ont su l'issue d'azur.

La nef statique projette par terre
Sur le parvis blafard, une mer
Obscure où se refugit l'erre
Les yeux luisant de souffre amer.

C'est l'ancien curé de chez nous
Une ombre plus sombre que l'ombre
Il attend le Soleil voilé.


Un soir, un coup du sort lui joue
Un tour, la folie l'encense
Il est dos à dos au Christ.

 

« Qu'est-ce qui existe véritablement
La lumière du ciel vide et vague
Ou la noirceur de la terre vaine ? »

 

Son doigt pourchasse le fil de laine
Separant le jour et la nuit
Il a vu Dieu en ce trait fin.

Personne ne le crut et prophète
Inutile, il quitta à l'aube
La caverne en croix en bon prêtre.

Depuis, il rôde de vision
En mission jusqu'au Mont Sion
Le vagabond en expansion.

Il vit ce que l'on n'apprend pas
Ce que le fleuve dicte en courbe
Ce que l'amour rend en fourbe.

Dieu, ou le milieu du monde,
Entre or et boue il fit l'homme
Et le tient en une boucle d'onde.

 

Peu d'hommes ont vu la craquelure
Sur l'église rouillée comme une pomme dure
Un trou, une ombre, sur le mur
Peu d'hommes ont su l'issue d'azur.

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Qui Est Le Dangereux Malade Derrière Tout Ça ?

  • : Renard, Castor et Pollux
  • : Orphée est mort ; J'ai fermé sa porte.
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