« Et tout n'était que règnes et confins de lumière. » Pour fêter une enfance, Saint-John Perse
Sol froid et glacial tout autant que chaud et brûlant
Sol de Roi de pacotille
Dieu-gitan aux yeux de loupe qu'on dits sacrés
Lorsqu'entouré de mes sacs de chiffon
Assis sur mon sort et mes tissus sales
Gens de partout et surtout de Lahore ?
J'observe, les yeux, rivés sur le sol, froids et glacials
Qu'ils se réchauffent, les buttes minuscules
La vallée du Royaume
Chaque basse colline absorbe sa part de lumière
Forme cubique ; bords doux.
Les allumettes par la fenêtre font une valse avec la brume
Fumée de cigarette
Comment voir au travers du tronc et des flammes ?
Ces pins maritimes ne s'arrêtent jamais de danser
Moi je ne bouge pas
Seul mes yeux indépendants en mouvement abondants.
L'un m'a dit que dans le silence éternel, l'intelligence babillait
L'autre a entendu que chaque chose jusqu'à l'immense discutait avec le Créateur
Y crois-je avec mes larmes
A entendre la piste des rails
Il n'y a que le train d'acier qui bougonne
Dans sa houle qui ouvre
La voie vide
Qui parle ?
Personne n'ose, personne ne désire
Ce serait trop profond de faire prose
L'ambition nous mordrerait la langue rose
Qui parle ?
Moi je ne bouge pas
Même toi que j'ai aimé comme une palme
Ta voix amène ne parlait pas, ne disait que flamme
Qui parle, qui peut voir à travers le tronc ?
Pour sûr tu appelles cette pièce du grand cirque
Un cheval
Mais tu ne parles point
Tu tournes sur un circuit fermé et ton crâne
Brûle de l'arrière !
Moi je ne bouge pas
Tu auras compris mon refrain.