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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 16:07

L'instant s'epaissit, l'espace d'un matin

Les rousse blondissent, les bruns deviennent sombres.

Tout prenait plus de reflet ou d'ombre

Murmure dans la journée, l'été était d'étain.

 

Dans l'ombre, Cybèle cherche la lumière

Les cris portent des miroirs de bleuées,

Les navires de cristal flotte dans les nuées ;

L'Ether est blanche d'une couronne de fer.

 

Mon oeil palissait, des papillons d'or en éclat

Produisaient leur propre lueur incandescente

Que les aveugles virent par l'âme naissante.

 

Malgré ce jeu absolu envahissant l'univers

Rien ne brûla, pour l'esprit il était clair

Que toutes les vérités luisent, obscures.

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 13:16

   Lorsque j'étais chérubin, les voyages étaient un principe de passage d'un point de départ à un point d'arrivée. Je transvasait ma personne d'un lieu à un autre et je restais à celui-ci pour plusieurs semaines, le temps de se désennuyer un peu, puis enfin, de se morfondre pour de bon et rentrer là où se trouvait mes jouets et mes repères. Jeune j'étais alors, frivole j'agissais. Le but du voyage était au fond, une destination. Le « trajet » d'ailleurs, c'est à dire, le temps que mettait le moyen de transport dont je jouissais pour m'amener jusqu'à Quimper, Lyon ou Lunéville m'était insupportable. Je le jaugeais comme un temps d'attente. Et le lieu où je passais mes vacances qui étaient considérées comme temps de voyage, n'était qu'un endroit différent de chez-soi, une forme de dépaysement, un Léthée miniature où l'on oubliait les soucis, l'habitude, on joue toute la journée, on découvre un peu la nature, enfin, superficiellement. Nous observons la plage, la montagne, le clocher, l'hôtel-ville et nous rentrons, tout gorgés d'images et de repos. Alors, à quoi sert le voyage en ces conditions ?

   Et qu'est-ce donc que le voyage ? Le « trajet » ? Le stationnement sur le lieu ? Un bourlingueur vous répondrait que c'est la vadrouille, le trajet qui compte. Un transfert d'espace en espace, un mouvement qui vous emmène. Car, en effet, considérons le voyage comme étant le passage d'un espace défini à un autre, aller de Paris à Marseille, à quoi cela mène-t-il ? L'employé de bureau voyagerait-il, voguant de gare en gare jusqu'à son petit bureau ?

   Que penser alors du stationnement ? En soi, la guerre serait donc un voyage. Les soldats qui vont dans des pays étrangers voyagent-ils ? Cela pourrait en effet s'y apparenter dans certains cas. Par exemple les boys gambadant au Viet Nâm, n'est-ce pas là un voyage ? Ils quittent leur foyer, arrivent à un lieu dans lequel ils errent, car enfin, le voyage est aussi vagabondage. Le trajet compterait donc plus que le lieu. Les gens rencontrés et les expériences vécues plus qu'en soit le but, être quelque part de nouveau. Le nouveau, l'exotique, le voyage en est prometteur, mais en marchant on accède au nouveau, en n’espérant qu'arriver (insinuant ainsi déjà le retour) ne rate-t-on pas le plus important ?

   L'Europe n'a pas cette culture du voyage initiatique si répandue en Asie. Le voyage initiatique pourrait s'apparenter à la forme la plus pure du « trajet ». Suivre un chemin, dont l'unique finalité, est de se comprendre soi-même, se découvrir au cours de l'avancée, au milieu d'un environnement en constant changement comme la Vie. Les occidentaux se moquent bien souvent des gens qui voyagent sans trajectoire sûr, qui n'ont pas d'horizon, on les dit fainéants, oisifs, vagabonds. Mais, le sage qui traverse la Chine et ses milliers de paysages, pour ne voir que soi, ce soi qui appartient au Tout et qu'il cherche à comprendre en s'incorporant à la nature par le trajet, la longue route salvatrice s'apparente bien des fois au jeune Rimbaud allant Bohème, ou le croisé joignant Dieu par la route de St Jacques de Compostelle. 

   Il faut donc redéfinir le voyage comme étant avant tout un trajet. Bien que revêtant toute sorte de formes et de raisons, le voyage, ce n'est pas une découverte d'un lieu vers lequel on se rend. C'est l'errance qui repose les questions, sur le lieu en lui-même. Voyager, c'est certes voir, c'est contempler ce qu'on ne voit en son royaume, mais c'est aussi redéfinir les espaces, les lieux, les topos. Le voyageur n'a pas vu maints lieux, il a vécu des espaces, des distances, des parts d'univers. Et tout se distord sous le pieds du pèlerin, qui voit les vagues du trajet, qui l'apporte de sa naissance jusqu'à sa mort.

   Où suis-je ? Où vais-je ? Mais aussi, qu'est-ce que ce Temps qui passe durant mes flâneries ? Qui sont ces gens si différents ? Le voyage est une question à laquelle on répond par le voyage et le trajet. Donc, à votre prochaine « excursion touristique », ne penser pas à la destination, mais à la route, aux paysages et aux reflets qu'ils portent, et à la portion de monde qu'ils transportent.

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 13:14

   J'adore les Odyssées. Tenez, ce matin, j'amenais un ami à la « Troade », la côte Nord-Ouest, endroit étrangement peu prisé aujourd'hui, mais qui m'a tant fait fantasmer toute ma vie. Je le conduisais à la côte, car, il allait prendre son voilier et débuter une aventure que je lui avais soufflé. C'était relier Troie et Ithaque, en un seul trajet, avec un voilier, en solitaire. Devant être seul, je ne pouvais l'accompagner, mais toute l'épopée revenait en moi, roulant sur l'autoroute qui menait à l'incroyable défi héroïque. Je sentais le goût du sable, c'était en plein mois d'Août. Le soleil frappait la phalange de voitures qui avançaient groupés vers le destin mené par Harès ou je ne sais quelle folie. Je regardais mon ami, il souriait, la barbe rougissante, le teint halé par le bonheur simple des vacances.

   Nous étions parti d'Istanbul depuis sept heures, il était quinze heures, et accablé par la réverbération de la route et l'inlassable blanc hostile du sable à l'horizon, je n'étais plus aussi résistant que les héros auquel je pensais, je lâchais un peu la barre, et dangereusement, entamais une navigation plus mitigée. Les cieux s'assombrirent soudain, et alors que mon ami s'extasiait de ce changement incongru météorologique, la pluie croulant sur le véhicule me sortit de mes abîmes aveugles. Je me redressai fièrement, et contre l'humidité du sol, luttait jusqu'à la mort, la mer était proche et déjà les vagues nous arrachaient à la contemplation ! Enfin, tout cela était assez banal, après les jours lourds de chaleur que nous avions connu à lever le bouclier de la paresse contre le ciel jaune de fureur caniculaire témoignant de la frénésie de Phébus, il était normal de voir un tel orage.

   Au milieu des tourbillons aquatiques qui frottaient contre les poubelles à roulettes, les chars modernes, un éclair frappa, ongle de Zeus grattant une impureté humaine. Impressionné, je redressai le gouvernail, et entendit au loin un cri :

 « C'est le mariage du Ciel et de l'Enfer !

– Et nous sommes tous conviés ! répondit un amphitryon plus loin encore. »

 

 Cependant que je galopais sans cesse parmi l'air électrique, mon ami rosé de teint à présent fredonna sur un air improvisé :

 

Il pleure dans mon cœur

Comme il pleut sur la ville ;

Quelle est cette langueur

Qui pénètre mon cœur ?

 

  Avisé à ma conduite, cinglant vers l’héroïsme, je sifflais voire hurlais – pris d'une transcendance presque divine, je ne me rendais plus compte du volume et de la puissance de ma voix profonde – à mon compagnon d'arrêter ces bouffonneries modernes et décadentes qui empêchais toute concentration. On ne voyait rien, quoi ! Sur cette invective, il me répondit l'air blagueur « Si j'arrête mes fadaises, tu arrêtes ton char ! » qui me fit l'effet d'une flèche désinvolte.  Pris d'une colère d'Achille, loupant de près un véhicule voisin, je grognais chef de guerre « Je ne fuirais pas devant des guignolades de Dieux ! »

   Nous arrivâmes finalement à la côte, luxuriante et belle de sable fauve. Nous descendîmes tranquillement sous le ciel du soir, apaisé du tourment précédent, tout comme mon visage refroidissait de son courroux bougonard. Il détacha le nœud, monta à l'avant du beau navire, blanc comme l'ivoire le plus fin à reflet blond. Je l'aidais à remonter la voile, qui emplissa le ciel entier. J'étais un peu triste de ne pas partir avec lui. Mais c'était comme ça, l'eau tanguait, je retournais sur la terre des hommes.

   Reprenant la route vers Istanbul, j'atteignais la banlieue où pullulaient les proletarius, les manches en haillons, la fière liberté dans le regard bleu azur. Ils voguaient à des occupations quoique petite, mais destinée aux grands. Ils étaient en dehors des hauts remparts de la cité,mais c'était eux qui maintenait tout cela. C'était grâce à eux que se maintenait la gloire de la Turquie, sa puissance qui impressionnaient les peuples étrangers, des Scythes aux Romains. Sur l'agora sale d'étalages, un déluré, un saturnien hurlait « La fin du monde, c'était hier, vous l'avez raté malheureux ! Je vous avez prévenu pourtant ! » mais il avait un sourire de bonté qui voilait la hargne de sa voix. Sa silhouette frêle se détacha et se perdit dans la brume humaine et le sable fin.

   Dans la cité aux murs aux murs d'ambre clair, j'entrais, l'air alexandrin. Aux fenêtres presque volantes aux teintures éparses et formant une fresque formidable par les liaisons de couleurs entre appartement et goûts vestimentaires, les habitants semblaient m'acclamer tant leur joie était expressive. Le soleil remplissait soudain ma mémoire entière, et mon corps entier devenait un contraste entre éclat et ombre. Je n'étais plus qu'une conséquence du ciel, des Dieux, et de leur immanente présence, leurs yeux périphériques offrant une Justice totale sur nos vies misérables et formidables. Et l'air chaud touchait presque mon âme, comme si elle était pourvu d'une sensibilité.

   Une place de parking s'offrait à moi, je me courbais d'un pas et garais la voiture pour pénétrer dans la haute-ville. Par sentiment océanique, j'étais une nausée complète, je m'étais perdu en moi, j'étais un large drap, et mon esprit guerrier s'était évanoui avec les beaux reflets sur ma veste grise. Je marchais bercé par je ne sais quoi, et chaque terrasse de café et de boutique était comme une île lointaine plus ou moins attrayante mais qui m'appelait d'un bruir fin, un chant de sirène.

   Il y avait peu d'istanbuliotes dans les rues, seuls les touristes fascinés nageaient dans la soirée éclairée. Pourtant, un vieil habitué d'une épicerie parlait avec son frère, regardant d'un air mauvais les passants. Il était vaste, haut et majestueux, il avait cet allure de Rois des rois malgré sa tenue qui dénotait sa classe sociale dépravée. Ce qui charmait le plus en cet homme était sa barbe, cette magnifique écume de boucles, fines comme des bijoux d'Asie, qui donnait toute son autorité et sa beauté à cette figure grave surmonté d'un fez pourpre royal. Son frère le regardait, reconnaissant appuyé contre le mur, avec une barbe noire cendre réduite, de gros sourcils de doute ornait son front de semi-sage. Le Grand haranguait la politique du pays, qui allait de misère en déshonneur et qu'il fallait lutter pour conquérir grâce à un vrai chef. Mais en vérité, il avait l'air d'un fantôme, d'une illusion jeté par on ne sait quel mage éloigné. Cette illusion se prolongeait avec la tombée du jour, qui étant si bien installé ne semblait pouvoir mourir et se recouvrir de ténèbres.

   Il était temps de rentrer, il était temps de se reposer car il n'y avait rien à faire de toute façons. Je cinglai alors vers mon foyer, dans ma marche rapide je sentais des oliviers me frôler, un chien jappa « Gloire ! » en traversant, être divin, l'avenue. Je rentrais dans mon appartement, la lune m'accompagnait, tourna ma clé, enfin, dans la serrure, et me jeta contre mon lit. Pour cacher le bruit de la rue, j'ouvrais la radio. On jouait « Heureux qui comme Ulysse » par un orchestre tendance d'Ankara. C'était toujours la même chose, ces musiques. De toutes façons, il y avait peu d'auditeurs lors de l'été, les étrangers ne parlaient pas la langue et fuyaient les prestations vernaculaires.

Lorsque je me mis au lit, soupirant et quelque peu morose de ce trajet quotidien, je me dis appuyé contre ma commode « Quel ennui que le mois d'Août. Tout le monde est parti et je les comprends ! Il ne se passe rien ici, c'est un trou. »

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 10:26

Je veux boire de longs baisers

M'en faire un lac de luxure

Où baigneront les joliesses sûres,

L'oeil luisant des pires idées embrasées.

 

De cela, je veux m'etouffer, ruelle

Qui m'aspire, une nymphe de gel

Yeux de chattes dans l'obscurité belle

De voiles marines, dans ma bouche infidèle.

 

Lèvres incanes, posez-vous, nichez

Sur mon visage amoureux, lechez

Ce royaume de glace, qui fond à vos cotés.

Mourir, asphyxié par mon souffle ôté !

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 12:13

   Les corbeaux mangeront mon cerveau et mon crâne si ils en ont le temps ! Je le sais, regardez ces becs comme des criques, avec le ciel gris pour mer, ils m'appellent à me baigner dans leurs gueules, car pointu comme est ce corps, il devient certain que le terme oiseaui disparait. Korax ! Korax !

    Toujours seul avec eux dans la plaine qui prend des voiles noires et oranges. Tout s'envole et se brise, tout comme ma voix qui devient une épave envolée. Les corbeau hurlent de rire, ils gagneront toujours.

    En vérité, de nombreuses fois, j'ai pensé que ces satanés corbeaux étaient des cauchemars que j'avais pensé, qui s'étaient enfuis de ma tête et avaient volé par ma fenêtre. Ils hantent à present ma réalité ! Le ciel est malade, avec de telles taches plumées, et mes yeux me font mal, je sens leurs serres m'écraser l'âme et la vision.

   On disait dans l'ancien temps, qu'ils étaient des espions et messagers d'Odin. Mais ils semblent aujourd'hui sans maître, des presages aléatoires.

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 12:08

Je retire de tout cela

Deux cicatrices de pluie

Inguerissables dans la nuit

Parfaites en l'au-delà.

 

Ces villes sont passagères

Traversons le paysage

Brûlez-donc nos images

La mémoire des statues reste legère.

 

Cork,  Limerick, Dublin,

Des noms qui refusent

D'un non de ruse

La plaine cache ses verts sibyllins

 

Dans notre sommeil mystique

Ils arrachent nos âmes;

Volent nos douces larmes

Avec lesquelles ils remplissent nos verres

D'un poison exquis de melancolie amère.

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 12:03

Sur ce pont, les mats s'entrefilent.

Une toile de gris et de cordes,

Des mouettes passent comme des fils

Unissant les cieux par leurs chants bardes.

 

Bobine, beaux marins, belle vie

Le port se clarsème de joie

Repasse le lien de l'amour, le jeu de l'oie

Entre nous, pêchant notre bonheur dans l'eau.

 

Malheur ! l'eau stagne ! Horreur familière !

Tes yeux produisent un rayon de lumière

Qu'il est superbe, qu'il est brûlant

 

Où se perd l'homme, sinon en sa tête ?

Dans ses passions qui le transportent

En la plus violente des cohortes !

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 11:58

Volupté, très chère volupté ! Princesse sans titre, qu'on charme dans les quartiers oubliettes, il a fallu qu'il te connaisse le pauvre malandrin. Sans elle, sans lui, sans l'union perverse et vomitive, pas de noces funèbres, pas de dernier voyage comme Saturne de miel. Mais le miel a un goût de sang !

Enfin, je m'emporte et n'explique rien – comme tout témoin véritable – revenons à la scène grandiose du cinquième acte. Depuis la fosse, la foule appuyé à la place, je vois cet homme gris sans légèreté volatile, une pierre tombale. C'est pourtant ironique, pour un être qui a tant plumé les autres, il aurait dû suivre le dicton !

Enfin, je calemboure et n'explique rien – comme tout philosophe véritable – revenons à ce chapitre menant au dénouement. L'homme est entouré de gardes nationaux qui resplendissent à la lumière du soleil, comme si Dieu approuvait tacitement ce qui se déroulait – la corde du pendu, en somme – sans oser souffler mot ou bonne parole évangéliste. Comme nous l'ont montré les derniers événements hispaniques, Dieu n'est pas partout, surtout là où on l'attend.

Enfin, je blasphème et n'explique rien – comme tout théologien véritable – revenons à ce moment prenant, comme le fer sur l'esclave. Et esclave, j'étais de cette horrible servitude, dont la vue faisait souffrir ma pitié. Certes, cet homme avait peut être, même sans doute, voire très certainement, selon les très fiables parents de la victime, tué un homme, mais était-ce une raison pour lui poser un tel joug, cette armée qui le tenait en enfant ? Sans doute, c'est sûr, c'est justifié, au fond je ne suis pas Dieu, ni oiseau à vision globale, ni juge ! Que sais-je ? Qu'il entrait dans le tribunal !

Enfin, je me répète et n'explique rien. Comme tout journaliste véritable !

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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 13:20

Quelle est cette vie, si pleine de soucis,

Nous n'avons le temps de contempler, assis ?

 

Point le temps d'être sous les rameaux,

D'observer les vaches et les veaux.

 

Point le temps de voir passer le bois

Où les ecureils, dans l'herbe, cache les noix.

 

Point le temps de voir dans le vaste eclat diurne

Les fumées d'etoiles comme des cieux nocturnes.

 

Point le temps de chavirer au regard de la Joliesse

Admirant ses pieds, tant doué pour danser d'ivresse.

 

Point le temps d'attendre que sa bouche puisse

S'enrichir d'un sourire débuté par les yeux complices.

 

C'est une vie miserable si, pleine de soucis,

Nous n'avons pas le temps de contempler, assis.

 

 

Je vous invite à lire le poème original :

http://www.englishverse.com/poems/leisure

 

Et l'oeuvre de ce grand poète, W.H. Davies où s'insuffle liberté et simplicité.

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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 20:51

   Il lut Alain et ne fut plus jamais heureux, ni n’écrivit quoi que ce fut de malheureux.

  « J'écris parce que ma chambre m'oblige. C'est un salon qui vous projette les lumières des lieux impossibles. Cela vous assourdit l'âme. »

  L'homme-mygale sortit de chez lui, regarda les collines à la brillance de diamant. Richesses lointaines, pensa-t-il. Mais il ne se douta pas que les vraies richesses etaient en lui, qu'il faisait le beau et le grand par son esprit. Soit, ce n'était qu'un mont granitique à robe de pins. Soit, ce n'était qu'une mygale anthropomorphique.  

  Paragraphes.

  Nieztsche pensait que tout avait déjà été dit, découvert, pensé. A quoi bon en ces conditions ? Répéter. Il nous faudrait un Léthée personnel et commun. Pour oublier Demain, mépriser Hier, pour imaginer à de multiples reprises notre mort.

  « Je t'ai reprisé, mon amour, une aiguille fait couler le sang le long de tes yeux bleus mallarmés. Je t'aime bien trop pour pouvoir t'aimer. Je me consume sous une pluie de flammes que je m'inflige. Par plaisir ? »

  Vers l’église, l'on aperçoit l'homme-mygale, il porte un long manteau beige à sangles. Il sourit, tressaille tiède, brumeux, se jette sur le curé muet. On hurle à travers lui, une blatte de souffrance qui s’écrase sur le sol. Le curé reçoit de la bave sur les guêtres. En remerciement, il écarquille les yeux et déblatère une chouette qui écorche l'homme-mygale. Quelle œuvre surréaliste ! C'est prodigieux dit sans le penser ou le dire, le critique.

  Un disque raillé joue à l'envie et pour mon plaisir discret, un poème de Schiller.

 

 

  Hector tressaillit. Il se rattrapa à la table et jura au nom du ciel et de ceux qui l'aiment encore de ne plus recommencer. Le couteau gisait sur le sol, quelques taches de gras mêlés au sang. La bouteille vide sur la chaise le narguait pendant que coulait comme un ruisseau alpin, une goutte le long du cou de verre. Avec la pluie drue de dehors, les inscriptions sur le vin avaient disparues, il ne restait que la buée et quelques traits de liqueur. C'était un miroir déformant affreux pour Hecto. Effrayé, il se redressa, se pencha, faillit renverser l'alcool en une pirouette mal assurée, fit un tour magnifiquement ivre, retomba devant le miroir posé contre le mur sale d'auréoles brunes, et il vit pire que le remord, pire que l'illusion démoniaque, la vérité de son regard morne gris comme le ciel des ports du Nord de la Bretagne où ne volait ni ne voguait, ni marin, ni mouette, les lèvres sanglantes dont les racines rouges flétrissaient. Il pensa qu'il n'était pas ivrogne ou aucun blâme dont il put être dépositaire, il n'était qu'un creux, il était cette bouteille vide et sa vie s'enfuyait comme l'alcool dans sa gorge.

 

 

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Qui Est Le Dangereux Malade Derrière Tout Ça ?

  • : Renard, Castor et Pollux
  • : Orphée est mort ; J'ai fermé sa porte.
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