Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Orphée est mort ; J'ai fermé sa porte.

Des rats et des hommes...

J'ai tué ce type. Il était là, dans cette rue, flanqué d'un paletot noir et d'un sacré regard d'emmerdeur. Et je suis pas fâché de l'avoir fait. J'ai tué ce gars. Il cherchait des noises. Toujours à repeindre ses cheveux avec sa vieille gomina style années 50. Il se prend pour qui ? Un mafioso de gouape ?

J'ai tué ce fumier. Je l'ai fumé, on entendra plus ses pas lourds que font ses petites bottes brunes de cuirs. Une allure de snob, j'vous jure. Et puis, cette cigarette au bec, comme le banquier tient une dette. J'ai tué cet enfoiré. Il ne manquera à personne, tellement abjecte qu'il vous dégommerai un chien au bâton, sans emotion aucune. Je sais pas comment il pouvait s'admirer dans le miroir. Moi, j'aurais pas pu. J'me serais flingué, sans doute. J'ai tué ce fils de chien. Dans la nuit illuminé d'ombre, il fît moins le malin, lorsque son corps épousa le bitume dans une alliance funeste. La balle le traversa au moment où le train passa. Rapidement, et avec un sacré bruit. J'ai tué ce connard. J'en suis fier. Quand il a convulsé sur le sol, le sang jaillissant de son corps putride tel du magma frais. Ça ruisselait et dansait violemment pour s’écrouler à coté de lui. Comme tout ce qu'il a entrepris. Ce con. Ah le con ! Toujours à la ramener. Il est le plus fort, dit-il, avant de succomber.

La mort apprend bien plus de chose à un homme que la vie peut le faire.

Un croche-patte. C'est bête, tout de même. Quel con, en même temps.

J'ai tué une canaille de la pire espèce. Le tir fut bref et la passion si forte. Je porte maintenant son âme sur mes épaules. Ça me semble lourd. Et ça empeste. Pas la mort, non. Juste le souffre et le souffle des dieux moqueurs. Je suis tellement fier de ce que j'ai fait que toutes les nuits la scène repasse dans ma tête. Toujours. Comme un manège infernale. Qu'on ne peut pas quitter. La rue sentait les égouts et la clope. L'allée se renfermait sur moi. Et ce quidam bougeait pas. Il me regardait, comme font tout ces gens dans toutes les rues où je passe. Il m'insultait intérieurement, j'en suis sûr ! «T'es qu'une merde.» C'est lui la merde, maintenant. La fumée de son satané tuyau fumeux m'irritait. Les lampadaires me défiait à me jeter des grands coups de lumière sur le visage. Il fumait toujours sa sèche. J'ai tué une crapule. Je sentais le pistolet sous mon raglan ocre et taché de whiskey nouveau. Il me chatouillait la main. J'ai tué un salop de la pire espèce. J'ai sortit l'arme du fourreau. Il n'a même pas daigné réagir. Trop bon pour ça. J'ai pointé le viseur lustré et éclatant. J'ai tué un serpent. Mon doigt a décidé pour moi. J'ai tué un comploteur. La balle fusa dans l'air prête à éclater. J'ai tué un être dangereux. Elle finit sa course dans le cœur du mec au paletot propre. J'ai tué un futur tueur. Et y fit logis.

J'ai tué un homme.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article