Orphée est mort ; J'ai fermé sa porte.
Rien que le titre de ce gigantesque film (2h30 de pûr tension) est évocateur. On attend ce «sang». La première scène dévoile toute l'ambiance du film. Nous sommes au début du siècle dernier, au Etats-Unis, et la course à l'or noir fait rage. On nous présente des collines hautes et une montée de violon. On comprend dès lors que le film va graduée de haine en violence, ainsi de suite jusqu'à la scène finale.
Dans ce film, nous suivons l'ascension d'un pétrolier (c'est ainsi qu'il se présente), dont le nom se grave d'une encre noire et profonde sur un contrat qui scelle sa vie : Daniel Plainview. Celui-ci achète les terres et y fore pour trouver le pétrole, il en fait sa richesse et il faut dire que le bougre s'y prend bien, il gagne alors 5000$ par semaine. Mais voilà, un jour, un charmant jeune homme vient le voir et lui parle d'une région où le pétrole gît sous les pieds mais dont tout le monde se fiche. Daniel s'y rend avec son fils, H.W. Là bas, il rachètera les terres et lancera une grande expédition, drainer toute la région et amener cette endroit pauvre à prospérer. De là, le drame démarre, très vite. Une suite de péripéties effroyables vont amener Daniel a évolué. La surdité de son fils, la découverte de la mort de son frère par tuberculose... Mais Daniel croule sous l'or, ce qui peut à peut, le déstabilise mentalement.
There Will Be Blood parle plus centralement de la haine et de la misanthropie de Daniel. Le sujet ici n'est pas l'odyssée du pétrole, mais la bête humaine qui vit en Daniel. Sa dualité, et sa nervosité qui le pousse à haïr les hommes, tuer celui qui s'est fait passer pour son frère, abandonner son fils, menacer d’égorger ses confrères. La lutte qui s'agite en face de nous entre Daniel, le déchaîné qui veut fuir le monde des hommes, et Eli, le faux prophète, illuminé nous tient en halène et nous pousse à réagir. Mais on ne peut pas. Tout est scellé. Ce film arrive à nous parler, à la fois de la cupidité, la religion, la haine, la souffrance, des relations homme-fils dans un environnement historique très bien étudié. Peu d'erreurs historiques à relever (Je pense à toi, Troie), on est bien plongé en 1910, autour de tout ces pétroliers véreux et ces ouvriers obligés de suivre la nouveauté, et de changer de mode de vie.
Tout se joue jusqu'à la scène magistrale du bowling, qui se termine sur cette réplique : «I'm finished!» prononcé par Daniel. Comme pour clore l'odyssée que nous venons de voir. There Will Be Blood est bien mené, haletant, passionnant, et profond. Le tout sur fond d'une époque passionnante de l'Histoire. Qu'importe qui vous soyez, ce film ne peut vous ennuyer.
J'en ai fini !