Orphée est mort ; J'ai fermé sa porte.
Un grand moment de pas grand chose. C'est ce que m'ont offert hier, les deux réalisateurs Delepine et Kervern. Un front affichant ouvertement «NOT» s'avance vers nous, le pauvre erre qui possède ce corps s'avance difficilement vers une zone commerciale. Ce film nous parle du nihilisme et du changement radicale de pensé dans ce début de siècle. Que faisons nous ? Où allez ? Not (joué par Poelvoorde) nous répond «Tout droit sans s'arrêter».
Le film raconte l'histoire fictive de deux frères l'un renommé «Not» qui est selon ses dires «Le dernier punkàchien d'Europe» et Jean-Pierre, dont la vie s'engouffre dans le néant. Jean-Pierre perd tout, sa femme, son gosse, son travail, sa dignité, et ainsi face au vide, le vide le regarde. Le dicton «C'est seulement lorsque l'on a tout perdu, que l'on est libre de tout faire.» est vérifié car Jean-Pierre commence une nouvelle vie en tant «Dead» basé sur la liberté totale.
Delepine et Kervern ont l'audace de nous montrer la laideur du monde actuelle et de sa sécurité à travers une zone commerciale, relançant le vieux débat Orwellien, faut-il une société trop libre et dangereuse, ou une société trop sécurisé, mais sûr. Alors qu'il s'agit d'un voyage initiatique, on n'observe pas de voyage. Les protagonistes qui croient aller tout droit, tournent en rond et errent cahin-caha dans l'ignoble lieu puis croient se libérer pour mieux revenir vers le vide, centre de leur existence. Ce qui est très révélateur de notre mode de vie.
Je vous préviens tout de suite sur la fin, elle n'est pas ce qu'elle devrait être. Alors que les deux nouveaux vagabonds harponnent les gens (En IRL !) en leur demandant de venir à 20h à l'ancien LeRoyMerlin, personne n'est venu pour lancer la révolution attendu. Ainsi, les deux réalisateurs ont changé de fin, pour un appel à la révolution intérieure.
Le film ne montre pas sa vrai face. Se montrant comme un film de révolte, il nous montre le nihilisme moderne et les inadaptés à un monde qui va de plus en plus vite et qui est de plus en plus cruel.
Je dois aussi saluer la prouesse des acteurs, avec un Poelvoorde méconnaissable, un Dupontel toujours aussi bon, et une mention spéciale à Depardieu qui est fantastique.
Nous ne sommes pas mort, autant courir voir ce film.